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Dystopies (V)- Les nouvelles règles de vie: Opportunité

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Dystopies (V)- Les nouvelles règles de vie: Opportunité
09 Jan 2025

Dystopies (V)- Les nouvelles règles de vie: Opportunité

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Dystopies V

Cinquième et dernière règle : opportunité

 

Chacun était devenu entrepreneur de soi-même et pour réussir notre « entreprise », nous étions devenus dépendants… de l’Information.

Et pour cela, il fallait « réussir ».  Pour réussir il ne fallait jamais se contenter des informations officielles et courantes sur quoi que ce soit. Pour obtenir un permis de conduire, un titre de séjour, un examen, ou n’importe quoi, on avait toujours intérêt à être « malin ».

Être malin, c’était apprendre et croire qu’il existait toujours des moyens inconnus des autres (et fournis par les médias) pour obtenir gratuitement ce qui était payant, facilement ce qui était difficile, rapidement ce qui était lent.

Notre société était en effet devenue ordinairement lente pour toute démarche ou demande. En plus, beaucoup ne pouvaient pas aboutir, par limitation des places ou abandon des demandeurs face à l’incessante difficulté de toute démarche administrative.

Mais il y avait certainement des moyens pour l’éviter à chaque moment. Nos réseaux sociaux nous abreuvaient ainsi de l’exemple de gens « merveilleux » qui obtenaient gratuitement, en cinq minutes, tout ce qu’ils voulaient et qui nous en informaient par charité.

Nous ne pouvions pas ignorer de telles révélations. Ne pas tenter, voilà qui était un comportement condamnable.

Chacun, à présent était obsédé par des questions comme « Pourquoi pas ? » ou qui commençaient par « Et, si… ».

Ne pas s’informer dans de telles conditions était plus qu’une négligence, un crime envers soi-même ; c’est-à-dire le pire de tous.

L’opportunité, c’était notre vitalité sociale, et surtout notre passe-temps.  Nous devions donner l’image de cette capacité à abandonner à tout moment ce qui nous accaparait, pour la saisir tout de suite.

Par conséquent, on développait un véritable dégoût pour tout ce qui pourrait nous rendre indisponibles. Qui pouvait encore perdre son temps à passer des années à travailler, à étudier. Nous savions tous que cela ne mènerait à rien.

La Société était ainsi divisée en trois classes et la seconde, celle du milieu, n’avait rien pour inspirer le désir de lui appartenir.

Il y avait d’abord le « précariat », c’est-à-dire la majorité des gens, et la quasi-totalité des jeunes. C’était l’ensemble des personnes auxquelles il manquait toujours quelque chose d’essentiel : des papiers, un logement, une voiture, et bien sûr de l’argent.

C’était à cette classe que s’adressait avant tout la question de « l’opportunité », espoir nécessaire, sinon obligatoire.

La classe moyenne était celle du milieu. Elle se réduisait car elle n’avait rien d’enviable. C’était un vestige de l’ancienne société. Il s’agissait des gens qui avaient un travail, un logement et généralement des enfants. Leur principale préoccupation était de ne pas perdre un de ces éléments et pour cela, ils acceptaient facilement et sans révolte la diminution perpétuelle de leurs assurances et de leur niveau de vie.

Les « élus » composaient la troisième classe, la plus élevée. Ceux-là étaient désirables ; ils n’inspiraient ni dégoût, ni colère car ils montraient que tout était possible, pour qui était malin et opportuniste. Ils étaient l’exemple. On ne les rencontrait nulle part car ils semblaient vivre dans des mondes séparés, mais l’image de leur style de vie occupait tous les réseaux sociaux, toutes les conversations. Ils étaient ainsi la mesure de toute valeur et le but de tout un chacun était de leur ressembler, en espérant un jour les rejoindre.

Aimablement, par l’intermédiaire des médias, les « élus » nous apprenaient les règles de la réussite, en nous encourageant à ne pas perdre notre temps mais plutôt à rechercher sans fin, les opportunités qui (paraît-il), leur avaient ouvert toutes les portes.

 

 

 

 

 

 

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