Laurent OOT formation

Dystopies (IV): Les nouvelles règles de vie: Maturité

Accueil
/
Newsletter
/
Dystopies (IV): Les nouvelles règles de vie: Maturité
08 Jan 2025

Dystopies (IV): Les nouvelles règles de vie: Maturité

Pour plus d'information - Cocréation d'un programme original et adapté- Devis,
Utilisez notre

FORMULAIRE DE CONTACT

 Dystopies IV

Quatrième règle : Maturité

 

Le mot « Politique » était devenu grossier ; à la moindre contestation en public, vis à vis de l’administration ou d’une institution, on était accusé d’en faire. Et c’était une vilaine chose.

Cela faisait longtemps qu’on avait fait la preuve que la Politique n’avait pas d’objet. A quoi bon des controverses et des conflits, alors qu’il était évident que l’Administration, non seulement faisait le mieux, mais surtout incarnait la seule position responsable.

Ne pas s’en rendre compte, c’était faire preuve d’immaturité, mais aussi de dogmatisme. On ne pouvait avoir que des motivations irresponsables, perfides et condamnables.

Tout le monde était d’accord sur le fait qu’il fallait être d’accord. La réalité sociale, culturelle, économique imposait d’abandonner toutes les anciennes pratiques qui avait conduit le Monde d’avant, au désastre.

Adhérer aux règles, était un préalable non négociable, pour appartenir à la nouvelle société.

Évidemment on avait repensé l’Histoire et son enseignement, en vue de valider le nouveau fonctionnement de notre société. Il s’agissait dorénavant tout au long de la scolarité, de juger l’Histoire. On bannissait le nom des acteurs historiques car on les soumettait à l’examen de leur « réputation » du point de vue des standards nouveaux.

Leur inconduite morale avait été la cause des misères, des guerres et pire encore de la division sociale et mondiale qui avait précédé notre gouvernement.

Quiconque, même au sujet du passé affichait une opinion divergente ne méritait aucune écoute, ni considération et s’excluait lui-même de la vie publique.

On était collectivement exaspérés par les motivations et l’inconduite de ces personnes et il était interdit de perdre du temps (un bien précieux) avec leurs provocations.

Il n’y avait pas vraiment de sanction, ou d’amende prévue pour réprimer de tels agissements.  La seule véritable sanction était immédiate et irréversible : tout contrevenant se voyait définitivement associé à une mauvaise réputation et s’était de lui-même exclu de toute communauté possible.

Ainsi, c’était tout un ensemble de notions qui étaient aujourd’hui hors de propos. Invoquer la Justice ou l’Injustice, parler de Liberté, invoquer des droits, tout cela était irresponsable et gratuitement offensant.

Notre monde était trop abîmé pour supporter encore de telles conduites.  On qualifiait donc de « terroriste » ou « fasciste » toute personne qui s’écartait du discours obligatoire en matière sociale car il était illégitime de porter un jugement sur l’administration de notre Société. Cela équivalait à vouloir s’emparer d’un pouvoir illégitimement et vis-à-vis des autres.  C’était un abus, une violence, de l’ordre de celles que nous avons voulu bannir.

La Maturité était donc un synonyme du mot « renoncement ».  C’étaient des bien petits renoncements ; rien de coûteux. Qu’est-ce qu’on a à perdre en effet à renoncer à des choses inutiles ? Surtout si on nous fait la preuve que, en plus, elles sont socialement et historiquement nuisibles ?

Pour plus d'information - Cocréation d'un programme original et adapté- Devis,
Utilisez notre

FORMULAIRE DE CONTACT
cross-circle