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Dystopies III
Malika tient son téléphone comme un trésor. C’est le lieu où elle ose. Elle a beau avoir une vie de lycéenne et côtoyer de la façon la plus quotidienne des quantités de garçons, tout se joue pour elle, sur le fait d’être remarquée par l’un d’eux par les réseaux sociaux. Quoi de plus banal… sauf que le « ministère de la Réputation » est passé par là.
Sous prétexte que les garçons doivent être irréprochables dans leurs relations avec les filles, dans la réalité, ils sont devenus intouchables.
Leur éthique masculine est devenue tellement forte que c’est maintenant à la fille de faire sa propre promotion et de se livrer elle-même comme une pizza.
Ainsi, pendant que les garçons pérorent pendant des heures pour rivaliser de constats et d’idées féministes en public, les filles en concluent qu’elles sont autonomes et qu’elles doivent tout faire.
Le désir, elles doivent le fournir comme un emballage ; l’homme n’a plus besoin de l’assumer. C’est dorénavant leur histoire et à elles seules. Ce sont les filles, les femmes qui désirent, c’est elles qui demandent, c’est elles qui se donnent. Le garçon, lui est là, pour mettre des étoiles, comme sur Google.
Le rendez-vous précédant l’acte sexuel a été pris sur messagerie. C’est mieux avec des parfaits inconnus. Il aura fallu aussi détailler tout ce que la fille sera prête à exécuter comme performances et donner un avant-goût, en envoyant photos et vidéos.
Le désir ne concerne plus les Hommes. Il est trop coûteux et trop dangereux. C’est comme si les femmes en prenaient acte. C’est comme ça. Dorénavant c’est leur affaire et à elles seules. Ainsi on évite tout risque de controverse et de plaintes rétroactives.
Ce progrès évident dans les rapports homme/femme, ne favorise pas vraiment les relations, qui de leur côté, sont de plus en plus brèves, pour éviter là aussi, tous les problèmes de rapports de dépendance et de « pouvoirs ».
Rien n’était plus soupçonnable qu’une relation suivie. C’était sûr qu’un des deux membres du couple ainsi formé se faisait sans doute manipuler ou « avoir » par le second. Une relation ne devrait être durable, que si elle est le plus vide possible : pas de cohabitation, des projets de vie séparés, des vies sociales indépendantes. C’étaient là des conditions non négociables pour échapper à tout risque d’emprise ou d’abus.
Au début, le consentement était de règle. Très vite, c'est la consentance, qui est devenue la « Règle ». Car si le consentement est un minimum, la consentance, en tant que morale du consentement, c'est bien plus complexe. Le concept lui-même donnait le vertige, tellement il était fort parce qu’après tout, on peut toujours estimer que même un choix délibéré et éclairé à un moment donné, pouvait avoir été biaisé par un rapport de force caché. Tout consentement pouvait être retiré, à tout moment et rétroactivement.
Alors, aujourd’hui et c’était plus simple, les hommes ne désiraient plus rien. Ce n’était plus du tout leur responsabilité.
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