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Le nouveau printemps de la punition

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Le nouveau printemps de la punition
29 Fév 2024

Le nouveau printemps de la punition

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La punition serait -elle devenue le véritable sport national et populaire?

On l’avait cru désuète; longtemps, les réactionnaires de tout type se sont plaints et ont sangloté sur sa prétendue disparition des salles de classe et des établissements scolaires.

L’opinion publique a été dressée depuis trente ans à s’insurger contre une soi-disante impunité de tous les petits,de tous les opprimés, de tous les dominés.

Nous avons été abreuvés de couplets et de complaintes autour des notions d’enfants rois. Nous avons été conditionnés à accepter des notions aussi absurdes, comme la tyrannie des faibles, le repli sur soi des exclus et même le racisme anti-blancs.

Chacun a été encouragé à endosser des missions aussi incroyables que “redresseur de torts” ; il faut coûte que coûte apprendre la politesse à ceux qui se font insulter depuis toujours, enseigner le respect à ceux qui ne sont jamais respectés .

L’idée court que les précaires et les discriminés, devraient se montrer dignes des lieux et des espaces dont ils sont exclus.

Et le plus incroyable est que ceux qu’on met en première ligne pour ces entreprises belliqueuses , sont souvent eux mêmes issus des milieux stigmatisés, à peine plus haut, juste “au dessus”.

De même que la police la plus violente du régime d’apartheid , était elle même composée d’agents noirs; de même que les vigiles de la plupart des lieux commerciaux , sont eux mêmes issus des minorités ethnicisées; ce sont les petits employés, les animateurs de base, les préposés aux postes les plus difficiles, à commencer par l’accueil qui se sentent encouragés à administrer des leçons de morale, des rappels à toutes les règles, des discours “préventifs” et des remarques blessantes.

Punir est redevenu une évidence pour tous.

Que faire d’autre? Ne pas punir est vu comme une forme de connivence inexcusable; bref un défaut de responsabilité , un manque de professionnalisme, une attitude légère et condamnable.

Punir , réprimander, réprimer, exclure, faire la morale, permet en effet à bon compte de réaliser et revendiquer une distance entre celui qui opère et celui qui subit.

Cela met fin, à une proximité inadmissible ; au risque d’être identifié au public qu’on rejette. Rien n’est plus terrible qu’un miroir, pour celui qui ne s’accepte pas.

Et c’est ainsi que nos groupes d’enfants, adolescents, adultes précaires sont continûment stigmatisés dès qu’ils réussissent à entrer dans un lieu de loisirs ou de culture.

En vérité, c’est le groupe qui fait peur. La masse révèle et réveille les marques du rejet.

Tant qu’on ne s’envisage que comme un individu, comme l’entrepreneur de soi – même, l’unique responsable de soi, on peut tout oublier de ses origines, de sa condition. On peut oublier ce qui a laissé des traces cuisantes , de mauvais souvenirs, jusqu’à que d’autres les réveillent en nous.

Le défaut de conscience de soi, se traduit toujours par l’adhésion au discours du vainqueur.

La véritable exclusion vient toujours de soi, de l’intérieur; elle est le résultat de l’intériorisation sans analyse ni rejet de ce qu’on a vécu et subi, collectivement, familalement.

A l’inverse le véritable travail de conscientisation se réalise et s’épanouit toujours en collectif, au milieu de pairs, de compagnons d’infortune, issus de toutes part, mais partageant la même condition, la même oppression.

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