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La répression des acteurs sociaux: nouvelles violences institutionnelles et sociales

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La répression des acteurs sociaux: nouvelles violences institutionnelles et sociales
19 Avr 2025

La répression des acteurs sociaux: nouvelles violences institutionnelles et sociales

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La répression des acteurs sociaux,

Laurent Ott, éditions Chronique sociale, 2025

De nouvelles violences?

Les acteurs sociaux, qu'ils soient travailleurs sociaux, enseignants, animateurs, etc. sont familiers de toutes sortes de violences; ils en connaissent les effets à travers leurs publics, et ils font évidemment aussi les frais des violences ides institutions dans lesquelles ils exercent.  Tout cela n'est pas nouveau.

En revanche, depuis le début du Siècle, c'est à une toute autre violence qu'ils se trouvent confrontés.  Celle-ci est politique, sociale, sociétale, à l'oeuvre dans l'opinion publique. Elle est également économique; elle fragilise leur position sociale.

Tout se dégrade pour les acteurs sociaux et éducatifs: leurs conditions de travail, leur identité professionnelle, leur image sociale, la reconnaissance de leur professionnalité; de sorte qu'il faut qualifier ces nouvelles violences à la fois du fait de leur intensité et de leur diversité, par un terme plus approprié: la répression.

Réprimer et exclure pour neutraliser les acteurs

C'est bien entendu toute la fonction sociale de notre société qui est réprimée à travers ses acteurs. Prolétarisés, précarisés, assimilés à la mauvaise image de leurs publics,  les acteurs sociaux sont traités comme les témoins gênants d'une réalité qui se dégrade pour tous, d'une société qui se fragmente, par un mode de gouvernance économique et politique qui ne fonctionne plus que par l'exclusion et la destruction de tout ce qui échappe au profit.

Aujourd'hui, cette répression ne connait plus les limites précédemment admises: elle vise directement les personnes au delà des acteurs, balayant la fragile séparation entre vie publique et privée. Elle vise clairement à isoler, exclure et éliminer les acteurs les plus conscients.

L'enseignant, l'acteur social, éducatif est soumis à présent, à de nouvelles atteintes et attaques, qui le mettent en cause de manière profonde, en pathologisant ou incriminant son comportement.

Apprendre à vivre, éduquer, faire du Social sous la répression

Dans ce contexte, il est nécessaire, que ce soit pour les intervenants "de première ligne", mais aussi pour les cadres et dirigeants, d'apprendre à se protéger sans se désister; à prendre des risques, sans se mettre en danger; et à conserver le sens et l'intérêt pour un travail social, éducatif de plus en plus indispensable, mais toujours plus ingrat.

Pour cela, il importe d'identifier et comprendre les nouveaux modes de cette répression, et en premier lieu celle qui porte sur "la réputation", véritable machine de guerre contre les acteurs dynamiques et gênants. Ce type d'atteinte est ultra-violent et  n'a qu'un seul objectif: l'élimination.

  Que faire?

Au delà, l'enjeu est aussi d'apprendre à vivre et travailler avec le risque de la répression, ce qui suppose d'adopter de nouveaux modes de communication et prévention avec sa hiérarchie, les partenaires, les collectivités, les "tutelles".

Cette répression apparaît comme une sorte de risque permanent que nous devrions toujours avoir en tête.

C’est peut-être cela le véritable changement vis-à-vis des modes de répression plus traditionnels, lors des trente glorieuses, c’est la simultanéité que nous devons appréhender au cours de notre activité.

La grande différence dans la manière de vivre nos métiers et nos fonctions est sans doute qu’aujourd’hui tout est simultané : nous devons à la fois travailler, réaliser notre activité, mais en même temps la défendre, la valoriser, la communiquer, et probablement aussi en restant attentifs aux risques de la répression qui peut être nous guette.

Or, nous sommes issus de traditions et de métiers, que ce soit dans le secteur social ou l’enseignement, qui ne sont pas habitués à un environnement institutionnel insécure.

C’est donc une sorte de changement culturel qu’il nous faut adopter. Notre travail, surtout s’il a de l’impact entraîne nécessairement des oppositions et des conflits. La répression n’est pas une exception, même pas un événement: elle devient la raison d'être, même, de l'institution.

Après tout, nous pouvons également considérer que les mauvaises conditions de travail qu’on nous impose par des mesures sécuritaires, qui limitent nos libertés d’action et pédagogiques sont déjà en soi, une première répression… permanente.

Pour nous aider, nous pouvons nous inspirer de l'oeuvre et de l'exemple des grands "Pédagogues sociaux",  qui ont exploré avant nous l'initiative sociale, dans des périodes troublées et dangereuses.

Apprendre avec Célestin Freinet comment rebondir après une exclusion et créer une oeuvre importante;  découvrir avec Korczak  comment nous organiser au temps des désastres; assimiler avec Freire que la solution aux problèmes sociaux réside forcément en dehors des institutions qui les ont fait naître; et enfin comprendre avec Radlinska que ces mêmes institutions doivent parfois disparaître pour que d'autres émergent.

 

 

 

 

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