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Il n’est de liberté que libération

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Il n’est de liberté que libération
29 Fév 2024

Il n’est de liberté que libération

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Une habitude de penser hante les institutions en général; c’est l’idée que les conditions doivent être réalisées avant de tenter et de mettre en place la moindre action.

Il faut des conditions, il faut des moyens, et des validations infinies avant de mettre en œuvre quoi que ce soit. C’est un peu comme au jeu des “1000 bornes”, quand on attend un feu vert!

De là, l’importance exorbitante de la notion de projet; il ne saurait justement y avoir la moindre action, sans projet préalable; le projet s’impose justement car il permet de vérifier que toutes les conditions sont réunies.

Le possible doit ainsi prévaloir sur l’acte; il est sa condition, sa limitation, son tombeau.

La revendication pour plus de libertés exprime ainsi un double discours, un discours trouble. Elle sert à attester de ses bonnes intentions, à affirmer un pouvoir créatif; mais c’est pour le limiter et le frustrer immédiatement, en invoquant complaisamment la moindre règle, le moindre obstacle pour s’excuser de ne rien faire.

Or, dans aucune situation sociale, économique, politique, il n’existe de liberté, si on entend ce mot comme une marge commode qu’il suffirait d’investir. Il n’existe par définition que ce qui a pu exister, que ce qu’on a fait exister. Il n’y a pas plus de marges que de réalités alternatives.

La croyance en la liberté, l’attachement théorique, platonique à ce concept constituent souvent des consolations ou des renoncements.

Il n’y a que la Matière et pour le Travailleur social, le Social est matière, c’est à dire par définition, quelque chose qui résiste, un obstacle, jamais un possible.

Il n’y a pour lui, comme pour chacun d’entre nous, aucune liberté; les contraintes sont énormes, notre condition est un obstacle. Il n’y a que de la libération, c’est à dire cette capacité humaine à faire violence à la matière, à la faire bouger, à la façonner, à la transformer.

Toute création est violence contre l’ordre des choses; il s’agit de faire naître une action, une situation qui n’existaient et que rien, dans le cours naturel des événements, n’allait produire.

Telle est la puissance, mais aussi la tragédie de l’humain. Sur lui repose la responsabilité de produire la forme dont le Chaos est incapable.

Kant relevait que le vent, sur le sable du désert, pouvait effacer ce triangle tracé par un homme ; mais que ce même vent serait incapable de produire ou de dessiner un triangle à son tour.

L’ordre institutionnel est semblable au vent ou à l’ordre des choses; nous pouvons attendre toute une vie qu’il nous donne la possibilité de produire les innovations dont notre société a besoin. Nous pouvons attendre qu’il les crée lui-même. Nous pouvons attendre longtemps.

Ou alors nous pouvons nous mêmes, dessiner aujourd’hui la forme qui manque, et commencer dès à présent à rendre possible ce qui ne l’était pas.

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