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Étudier la littérature sans la lire: acte de décès de la Culture scolaire

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Étudier la littérature sans la lire: acte de décès de la Culture scolaire
17 Mai 2025

Étudier la littérature sans la lire: acte de décès de la Culture scolaire

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Aujourd'hui, nous le savons tous, nous avons tous les outils, tous les procédés , tous les processus pour étudier des disciplines sans jamais rien en pratiquer. Les jeunes actuels s'inscrivent ainsi dans des "spécialités" qui en réalité les indiffèrent avec l'assurance qu'ils pourront y réussir sans rien avoir à y connaître.

Connaître aujourd'hui, au sens étymologique , de se sentir naître à nouveau grâce à ce qu'on apprend, ce que l'on comprend (prendre avec soi),  parait tout autant inutile qu'impossible. On ne prend plus rien "avec soi", on se contente "passer", on réalise des "parcours",  des cycles et des programmes.

Ainsi , les étudiants en "section théâtre", ne vont-ils pas au théâtre en dehors des sorties imposées. Pire encore, ils ne pratiquent pas pour eux-mêmes, le théâtre et quand ils en font un peu dans le cadre scolaire, ça ne dépasse pas le niveau de la fête de patronage. De même pour les étudiants en littérature et humanisme pour qui leur formation se limite à la préparation ponctuelle d'évaluations normées auxquelles il n'y a qu'à s'entraîner, devant des vidéos ou en demandant à Chat-GPT de produire des fiches de révision toutes faites. Tout cela sera évidemment immédiatement oublié, oblitéré dès l'épreuve passée et ne laissera aucune trace. Cette amnésie est tout autant volontaire que nécessaire car elle est la condition pour pouvoir passer à d'autres épreuves du même type, indéfiniment.

Le savoir est ainsi perçu par tout un chacun en commençant par les plus jeunes, les scolaires, comme quelque chose qui est toujours "en dehors" de soi et suit ainsi le même processus que celui qui marque dans un domaine plus général,  notre relation au travail. Celui ci n'est plus "nôtre", il est toujours autre, en dehors de nous,  de nos centres d'intérêt de nos possibilités d'agir, de l'habiter ou de le déterminer.

Notre relation à la culture, ainsi dénaturée par l'institution scolaire, est passée progressivement de l'exigence de connaissance, puis de compétence... à une forme d'évaluation unique, centrée sur la performance.

C'est cette notion de performance, qui est l'objectif, le but, mais aussi la limite et la buttée de tout ce que nous entreprenons scolairement ou en formation. Des épreuves de 10 mn, 20 mn, au maximum censées exprimer la prestance, la qualité et ainsi donner une illusion totale de maîtrise d'un sujet avec d'autant plus d'aisance et de volubilité que ce dernier nous reste complètement indifférent.

Ainsi l'École, en tant que lieu de pratiques sociales et éducatives, a-t-elle aujourd'hui pleinement réalisé l'intuition sinistre que le couple Freinet avait à son sujet: à force de  faire semblant d'apprendre, la seule chose qu'on apprend au final dans sa scolarité, c'est à faire semblant.

Quand on n'est plus producteur, auteur de ce qu'on réalise ou apprend, on n'est plus que consommateur, agent de quelque chose qui se déroule en dehors de nous et qui ne nous concerne plus. Le risque est alors fort de parcourir sa vie comme un étranger à soi-même et à ce qui nous arrive.

Bien entendu, nous connaissons depuis 100 ans l'antidote à tout ce mal.  C'est la voie inverse qui consiste à pratiquer avant et indépendamment de toute étude. L'étude , à l'ère de "la Tech" est une impasse et nous avons à sortir des institutions scolaires et de culture qui s'enlisent dans la prescription, mais qui ne font rien vivre, découvrir à leurs usagers.

 

 

 

 

 

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