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Malika présentait son QR-Code à l’entrée de son lycée. Celui-ci servait à tout ; depuis réserver une place dans un spectacle, prendre un quelconque moyen de transport, ou chercher à s’inscrire dans une filière d’études supérieures.
Tout était question de place, car de la place, il n’y en avait plus depuis que nous étions rentrés dans un monde fini des places.
L’idée de la limitation s’était imposée partout. Cela tenait à la fois de l’évidence d’un environnement fini, de l’épuisement des ressources naturelles, mais aussi des nécessités de gestion collectives qui chaque année, devaient afficher des objectifs de réduction sur à peu près tout.
Cette seconde « règle » était appelée le « Numerus clausus ».
Cette certitude qu’il n’y aurait pas de place pour tout le monde, que ce soit à la crèche, à la cantine ; pas assez de logements, de travail, de voitures, d’abonnements aux plateformes, occupait dorénavant tout notre quotidien.
Il fallait être dans les temps pour obtenir quelque chose, constituer des dossiers dématérialisés à alimenter sans fin, valider des demandes, solliciter et suivre des démarches. Le moindre manquement, le moindre oubli serait coûteux, obligerait à recommencer les procédures de zéro, et ferait perdre du temps, beaucoup de temps, quelques fois des années.
Pour organiser cette immense et perpétuelle « chasse aux places », le Gouvernement d’Union, dans sa grande sagesse avait défini un Ministère des Places.
Son objectif n’était pas de créer de nouvelles places, de nouveaux logements, ou quoi que ce soit, mais de garantir la transparence des modes et des règles de sélection, et les modalités comme le calendrier des attributions.
Pour avoir une place ce n’était pas seulement une question de mérite, ou de résultats. Ce genre de choses, c’était comme on nous l’expliquait des méthodes des temps révolus, des temps obscurs, des temps injustes.
Aujourd’hui, les places sont réparties de manière plus équitable, par quotas, en fonction des territoires, des niveaux de vie, des types de publics. Ainsi, il y a toujours une chance théoriquement, ce qui fait que c’est toujours « sa faute », si on arrive trop tard, si on ne peut plus « réserver ». C’est toujours parce qu’on aura été négligents, et ça, bien sûr, ce n’est pas défendable.
Le ministère de la Réputation, qui se chargeait de la communication publique, insistait énormément là-dessus. Il y avait moyen, comme on pouvait le voir sur des milliers de vidéos dans les réseaux sociaux, de mener sa vie raisonnablement, consciencieusement, si on anticipait, si on faisait les choses à temps ; bref, si on était restés disponibles et réactifs à la communication perpétuelle en flots continus qui se déversait sur chacun.
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